Abbayes bénédictines en Midi-Pyrénées

Proche successeur dans le temps de Dioclétien (244-311), habile militaire qui a tenté de restaurer avec succés l'unité de l'Empire mais a terni la fin de son règne par les dernières persécutions massives contre les chrétiens, Constantin (272-337) va s'illustrer devant l'histoire par deux réformes fondamentales :
- d'abord, comme c'était déjà le cas pour ses prédécesseurs, il confirme le système d'exécutif de dyarchie puis de trétarchie. Le gouvernement du trop vaste Empire est scindé entre deux empereurs (Auguste) autoproclamés, eux-même assistés par un "César" en charge de l'assister dans l'administration de sa partie d'empire et de lui succéder ; dans ce système, il est évident qu'un "Auguste", celui qui a choisi son alter-ego, a des qualités de fin politique, le second étant plus spécifiquement un brillant soldat, souvent sorti du rang, dont la tâche essentielle sera de diriger les opérations militaires aux frontières de l'empire contre la menace permanente que représentent l'afflux des peuples barbares chassés par d'autres envahisseurs (dont beaucoup sont déjà intégrés aux légions romaines dont ils constituent le fer de lance et imposent des empereurs sortis de leur rang).Mais Constantin va plus loin que ses précédesseurs et crée les conditions qui se révèleront déterminantes pour l'empire romain d'occident ; par la création de la ville de Constantinople en Asie mineure, qu'il choisit comme capitale de l'Empire en y déplaçant l'administration impériale ainsi que sa cour romaine, l'épicentre de l'empire se trouve maintenant à l'Est où il perdurera jusqu'au XVe siècle avec l'empire byzantin. Car loin de se romaniser comme l'envisageait Constantin, cette cour va s'hélleniser totalement et ne regardera plus Rome que de très loin comme une petite ville de province.
- D'autre part, Constantin qui ne sera baptisé (par l'évêque aryen Eusèbe de Nicomédie !), comme c'était le cas à l'époque, que sur son lit de mort, radicalisera son catholicisme, ne cessant d'avantager les chrétiens dont les cadres sont indispensables à l'administration impériale, et d'intervenir dans leurs querelles dogmatiques (il convoque le concile de Nicée et exilera le prêtre Arius, créateur de la thèse arianiste déclarée shismatique), de marquer une profonde aversion aux cultes d'hier, même s'ils déïfiaient l'empereur ; cette politique sera poursuivie par ses successeurs, et c'est ainsi que les cultes païens seront progressivement interdits et dépouillés de leurs temples dont la possession passera aux chrétiens.
C'est ainsi que naissent en pays occitan certaines des premières abbayes, au premier rang desquelles Notre-Dame de la Daurade au bord de la Garonne, qui a traversé les siècles au prix de profondes transformation et où est rendu un culte à la Vierge Noire, qu'elle abrite sous sa nef, censée favoriser les grossesses heureuses.
Nous ne comptabiliserons pas dans le tableau qui suit ces fondations antérieures à l'apparition de la règle de Saint-Benoît ; ce sont les abbayes bénédictines postérieures et pré-cisterciennes, fondées entre les VIe et XIe siècles dans nos régions, qui sont ici rappelées ; bien entendu, les indications relatives aux départements et communes n'ont d'autre signification que de permettre une localisation actualisée de ces abbayes, puisque c'est leur fondation même puis leur action économique au-cours des siècles qui donneront naissance aux regroupements de population qui plus tard deviendront des villes.